Le président élu Faure Gnassingbé a prêté serment lundi à Lomé
pour un nouveau mandat de 5 ans. Avec 58,77% des voix, il a largement devancé
son principal challenger Jean-Pierre Fabre (ANC) qui n'a recueilli que 35,19%
des suffrages.
Les Togolais se sont
exprimés en faveur de la poursuite des réformes engagées voici dix ans. Le pays
s'est métamorphosé. Il s'est modernisé et s'est engagé dans le vaste chantier
de la relance économique accompagnée d'avancées sociales. Des milliards ont été
consacrés à la santé, à l'éducation, à l'emploi, à l'agriculture à l'appui aux
populations rurales défavorisées. Le réseau routier moribond en 2005 est
méconnaissable aujourd'hui en zone urbaine comme rurale.
Ce contexte a permis
aux investisseurs privés étrangers de lancer de nouveaux projets : port,
cimenterie, usine de marbre, hôtellerie, … Et ce n'est pas fini. La stabilité
politique est de nature à booster les investissements.
Le président Faure
Gnassingbé peut se targuer d'avoir été élu au terme d'un processus exemplaire
qui a rassemblé du début à la fin l'ensemble des acteurs politiques de la
majorité et de l'opposition.
L'élection elle-même
s'est déroulée dans une atmosphère de sérénité et sans aucun incident.
La totalité des
bureaux de vote disposaient de représentants issus de l'ensemble des partis
politiques engagés dans la course ainsi que des délégués pris en charge
financièrement par l'Etat. Le dépouillement s'est déroulé en présence du public
et en toute transparence et les procès-verbaux ont été signés par les
représentants et délégués des 5 candidats.
D'ailleurs, les
Nations Unies et les nombreuses missions d'observation internationales et
nationales ont acté l'exemplarité du scrutin.
Un bémol cependant,
l'obstruction des membres du Cap 2015 à la Commission électorale (Céni) pour
entraver la compilation et la publication de résultats qui n'étaient pas
favorables à son candidat Jean-Pierre Fabre.
L'objectif était
d'empêcher la proclamation des résultats officiels afin de leur permettre
de publier eux-mêmes de faux pourcentages et créer de toutes pièces une
crise post-électorale.
Le CAP 2015 a
renoncé à introduire des recours auprès de la Cour constitutionnelle sous
prétexte qu'elle est ‘inféodée au pouvoir'.
Argument qui ne
tient pas car c'est bien auprès de cette même institution que M. Fabre avait
soumis son dossier de candidature à la présidentielle. S es représentants à la
Céni avaient prêté serment devant la plus haute juridiction togolaise.
La Cour
constitutionnelle, aujourd'hui décriée par le CAP 2015, a été saisie à maintes
reprises par cette coalition et son candidat, notamment à propos de la date du
scrutin et c'est également elle qui a reçu, traité et validé toutes les
candidatures y compris celle de Monsieur Jean-Pierre Fabre. C'est également
cette institution qui a reçu le serment des membres de la Commission Electorale
Nationale Indépendante.
Jean-Pierre Fabre a
beau affirmer à qui veut bien encore l'écouter qu'il a remporté la
présidentielle avec 52,2% des suffrages, mais il prêche dans le désert.
Pour parvenir à ce
chiffre, il s'est livré à un bien étrange mode de calcul. Il a écarté
40 % des procès-verbaux électoraux qu'il juge litigieux. Sans pour autant
fournir d'éléments concrets qui permettraient d'étayer sa thèse d'une élection
frauduleuse. CAP 2015 n'en avait pas non plus fourni, mercredi dernier, aux
présidents ghanéen et ivoirien qui les lui demandaient.
Enfin, une lecture
de la carte électorale permet d'observer que Jean-Pierre Fabre ne bénéficie pas
de la popularité qu'il prétend avoir.
Les faibles taux de
participation concernent davantage les localités considérées comme des fiefs de
l'opposition. Cette désaffection est due à la lassitude des électeurs pour
l'ANC, mais aussi le résultat des divisions, des affrontements et des rivalités
au sein de l'opposition, dont une frange a prôné activement le boycott. Enfin,
le taux d'abstention national (39%) reflète aussi l'attitude de confusion,
d'incohérence et d'inconstante de cette même opposition concernant la tenue de
l'élection présidentielle.