Hillary Clinton en Visite au Togo
Ostracisé, systématiquement critiqué, le Togo avait perdu son
prestige, sa crédibilité et son influence sur la scène internationale.
Quand Faure Gnassingbé arrive aux affaires en 2005, le pays est isolé, y
compris au sein des grandes organisations africaines.
15 ans de
troubles socio-politiques, plus d'une décennie de sanctions imposées par
l'Union européenne, l'Allemagne et les Etats-Unis, n'ont pas arrangé
les choses.Par quoi faut-il commencer pour remettre le pays sur
les rails ? Faure Gnassingbé privilégie la relance de l'économie, la
lutte contre la pauvreté et un programme de modernisation des
infrastructures à la politique étrangère. Question de priorités.Ce n'est donc qu'en 2010 que la diplomatie togolaise sort de la léthargie dans laquelle elle était plongée depuis 20 ans.Le
chef de l'Etat entame une série de visites à l'étranger, sa présence au
sein des organisations africaines (Cédéao, UEMOA, Union africaine, …)
est de plus en plus active.De 2012 à 2013, le Togo siège au
Conseil de sécurité des Nations Unies en qualité de membre
non-permanent. Au sein de l'enceinte internationale, le pays fait de la
criminalité transfrontalière, de la lutte contre le terrorisme et la
piraterie maritime son credo. Prémonitoire car Boko Haram au Nigeria,
Daech en Syrie et en Irak, le chaos en Libye et la menace islamiste au
Sahel n'ont pas encore révélé leurs capacités de nuisance et la menace
qu'ils constituent pour l'Afrique et le Moyen-Orient.Le ministre
des Affaires étrangères, Elliott Ohin, issu des rangs de l'opposition,
ne ménage ni son temps, ni ses efforts pour mobiliser la communauté
internationale sur ces thèmes.L'arrivée en septembre 2013 d'un
nouveau chef de la diplomatie marque une nouvelle étape et scelle
définitivement le retour du Togo sur le devant de la scène.La
feuille de route remise à Robert Dussey par le chef de l'Etat est
claire. Mettre en œuvre une diplomatie économique, élargir le cercle des
partenaires, ouvrir de nouveaux marchés susceptibles de favoriser le
développement.M. Dussey multiplie les déplacements en Europe, au
Moyen Orient, en Asie ou en Océanie toujours flanqué de représentants du
secteur privé et de membres de la Chambre de commerce et du patronat.Si la politique étrangère reste au cœur des discussions, il est aussi question d'économie et d'aide publique au développement.Parallèlement,
la diplomatie togolaise procède à l'établissement de relations avec de
nouveaux pays : Kazakhstan, Seychelles, Estonie, Lettonie, Turkménistan,
Kosovo Lituanie, …Notre diplomatie se veut plus préventive et
s'implique davantage sur les questions de sécurité car nous sommes
conscients que l'émergence et le développement économique de nos pays
reposent sur la paix et la sécurité, souligne Robert Dussey.Une
orientation soutenue par l'Union africaine qui a décidé d'organiser en
novembre prochain à Lomé une conférence internationale sur la sécurité
maritime.Au sein des instances régionales, l'influence du Togo
est de plus en plus marquée. Pour preuve, le président Faure Gnassingbé
est le coordinateur de la lutte contre Ebola pour le compte de la
Cédéao.
La modernisation de la politique étrangère passe également par une
amélioration des conditions de travail des diplomates et une
réorganisation de l'administration centrale.2014 a été l'année
d'un vaste mouvement diplomatique avec la nomination de nouveaux
ambassadeurs et l'ouverture de représentations à Londres, à l'UNESCO et à
la Francophonie.Le Maroc, l'Afrique du Sud, le Sénégal, la Turquie et Brésil devraient bientôt étoffer le réseau diplomatique.Le
ministère a également décidé d'ouvrir la carrière diplomatique à des
membres de la Diaspora pour des postes de consul et d'ambassadeur, une
première. Il encourage et aide les Togolais à postuler au sein des
organisations internationales La diplomatie togolaise n'est pas celle d'un parti, mais d'une nation, aime à rappeler M. Dussey.Quelque
soit l'issue du scrutin présidentiel du 25 avril prochain, le prochain
président ne changera sans doute pas grand chose à une politique
étrangère qui a démontré sa pertinence.